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Comme beaucoup d’autres sujets abordés dans Cad Magazine, notre dossier sur le PLM et l’aéronautique montre à nouveau que l’enjeu fondamental de toute organisation industrielle est la collaboration. Tous ensemble, tous ensemble comme le scandait une ancienne candidate à l’élection présidentielle. L’interopérabilité, le cloud, la standardisation des processus, des modèles de données, la numérisation de la filière dans le cas de l’aéronautique… n’ont qu’un seul but : faciliter la collaboration pour être plus efficace d’un bout à l’autre de la chaîne de création de valeur.

La complexité du monde dans lequel nous évoluons, son évolution permanente, l’accélération des cycles industriels, le repositionnement central des clients dans les choix de développement des produits… ne permettent plus de faire les choses seuls. Impossible ou presque de maîtriser la multiplicité des technologies, des règlementations, des enjeux commerciaux, marketing, etc. sans nouer des partenariats, déléguer complètement certaines tâches, voire s’associer temporairement avec des concurrents.

Le domaine aéronautique est emblématique à ce sujet. Parce qu’à l’échelle européenne il s’est trouvé une communauté de destin, il a su s’organiser en filière. Et, s’il reste encore beaucoup à faire, la démarche est exemplaire. D’ailleurs, d’autres secteurs en ont parfaitement conscience. L’industrie automobile par exemple, s’est dotée d’une “ organisation d’intérêt collectif ”, la PFA, qui a pour mission de consolider et de développer les 4 000 entreprises, acteurs industriels de l’automobile et du transport routier en France. Mais le contexte extrêmement concurrentiel et les relations parfois conflictuelles entre donneurs d’ordres et sous-traitants ralentissent la mise en oeuvre d’une dynamique commune gagnant/gagnant.

La difficulté de mettre en place des collaborations à l’échelle d’entreprises voire des nations est souvent due à l’organisation interne de ces mêmes entreprises et à leur histoire. La plupart d’entre elles ont construit leur succès sur l’ingénierie séquentielle et la verticalisation des métiers. Il faut du temps pour passer à une organisation plus parallèle des développements et au “ désilotage ” des expertises.

Car il est plus difficile de voir ce qui nous unit que ce qui nous sépare. Amen.

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