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A chacun son imprimante 3D ?

Beaucoup de monde se pressait dans l'espace exposition du Carrousel du Louvre pour découvrir la deuxième édition du 3D PrintShow. L'impression 3D touche désormais tous les secteurs, de l'industrie à la construction en passant par l'agroalimentaire ou le médical. Désignée comme technologie clé pour la production de demain, elle devrait également s'imposer chez nombre de designers ou de TPE souhaitant matérialiser leurs créations et concepts à moindre coût.

 

Ingénierie, construction, art, mode et cuisine… 

Seconde édition pour le 3D PrintShow qui réunissait mi-octobre une cinquantaine d'exposants dans le prestigieux Carrousel du Louvre. Dès l'entrée de la manifestation, le ton était donné. La mode, l'art décoratif, l'architecture côtoient les réalisations industrielles et produits grand public. Il y a encore trois ans, seuls les bureaux d'études ou les prestataires de services utilisaient les technologies de fabrication additive pour évaluer la forme et les choix techniques de leurs projets. Désormais, tout le monde veut imprimer en 3D. Designers et artistes exposaient ainsi leurs sculptures, bijoux, vêtements et mêmes chaussures réalisés à partir d'imprimantes 3D. Sans compter les architectes qui abandonnent le carton plume pour les imprimantes 3D couleur, et les créateurs qui produisent directement des éléments décoratifs de grande dimension. Mais deux domaines nouveaux font leur apparition au 3D PrintShow. La construction et la cuisine !

Les visiteurs pouvaient découvrir en effet une imprimante de grande dimension capable de produire des pièces d'environ de 2,5 mètres de diamètre pour les besoins de la construction. Proposée par la société italienne Wasp, celle-ci repose sur une structure ouverte de type tripode supportant une buse alimentée d'un ciment ou mortier particulier. Une structure qui peut prendre différentes tailles et produire ainsi des éléments d'architecture complets. Wasp propose d'ailleurs cette technologie modulaire pour construire des machines sur mesure utilisant la technologie de fusion de filament en ABS, PLA, PET, nylon, etc. Même concept pour l'Allemand Big Rep, avec sa machine en profilés d'aluminium baptisée BigRep One.2. Celle-ci est configurable selon plusieurs dimensions jusqu'à plus d'un mètre cube. Le procédé d'impression 3D est l'extrusion de fil selon une large diversité de matériaux thermoplastiques : PLA, Copolymère, Laywood, Laybrick, ABS, PA, TPE, etc. Cette imprimante 3D est ainsi capable de réaliser des pièces imposantes tels que des petits meubles.

Côté cuisine, un espace spécifique du salon réunissait des stands où l'on imprimait en 3D les formes les plus audacieuses en chocolat, glace ou pâte à biscuit. Il y a fort à parier que la technologie devrait rapidement séduire de grands restaurants à la recherche d'innovation.

 

Des imprimantes 3D de moins en moins chères

Second constat, le prix des machines a drastiquement chuté, et le nombre de fabricants s'est multiplié. C'est notamment le cas pour le segment des machines utilisant le procédé d'extrusion d'un fil de matière plastique fondu à l'aide d'une tête de dépose. La technique est économique et n'exige pas de traitement supplémentaire après production. Beaucoup de fabricants proposent des solutions professionnelles sous la barre des 2000 €. Ils visent  les établissement scolaires, mais également les PME et même les petites agences de design, ou les artistes.

A4 technologie, par exemple, lance la Up Box, plus rapide, plus grande et plus précise que sa grande sœur "Up Plus 2". Le volume d'impression atteint 255 x 205 x 205 mm, la résolution 0,1 mm et le coût moyen du matériau (ABS, PLA ou BVA) 50 €HT/kg. L'imprimante se connecte à votre PC par USB et intègre son propre logiciel de pilotage. Dans le même segment, on trouvait sur le stand Cubeek 3D, la DeeGreen fabriquée par le tchèque Be3D. Facile d’utilisation, celle-ci est équipée d’un système de calibrage automatique, d’un écran de contrôle tactile et d’une chambre d’impression fermée (150 x 150 x 150 mm) pour optimiser le dépôt de la matière. Citons encore la Cube 3 et la Cube 3Pro de 3D Systems qui visent le grand public et les pros avec des imprimantes 3D se connectant en wifi à votre PC, voire à votre smartphone ou tablette sous Androïd, iOS ou Windows. Elles présentent les mêmes dimensions d'impression que la machine précédemment citée et exploitent également l'impression par extrusion de PLA ou d'ABS.

L'américain Makerbot, l'un des pionniers des imprimantes 3D et filiale de Stratasys présentait, lui, la quatrième génération de sa machine Replicator 2. Commercialisée au même prix que ses concurrentes, elle offre cependant un volume d'impression plus grand : 285 x 153 x 155 mm. Comme avec la plupart des imprimantes 3D grand public, le matériau est le PLA, disponible cependant dans une dizaine de coloris.

 

Arrivée de nouveaux constructeurs

L'impression 3D attire du monde. Côté visiteurs avec des profils très divers de clients potentiels comme nous venons de l'expliquer. Mais également côté fournisseurs avec de nouveaux arrivants profitant de l’événement parisien pour exposer leur savoir-faire. On citera Autodesk notamment (voir encadré), Wasp et Big Rep avec leurs machines à structure ouverte, ou encore Roland, plus connu pour ses mini-fraiseuses, qui prend le train en marche et lance l'ARM 10. Comme la machine Autodesk, elle utilise le procédé de stéréolithographie pour polymériser des résines acryliques semi-transparente dans un laboratoire de dimensions 130 x 70 x 70 mm et de 0,2 mm de résolution. Elle est complétée de son logiciel, développé lui aussi par Roland, et permettant de corriger et préparer les modèles 3D à leur impression.

Quelques stands complétaient leurs offres de solutions de scan 3D pour acquérir la géométrie de petits objets. Le scanner Fuel 3D de l’entreprise Cubeek3D, devrait démocratiser la numérisation 3D vers le grand public grâce à ses performances et son prix très raisonnable de 1290 €. Même démarche pour Makerbot avec son modèle Digitizer. Mais le plus remarquable était le premier photomaton 3D totalement automatisé de chez MSC Scanning. Celui-ci est  capable de capturer votre buste ou votre corps entier en moins de 60 secondes. Imaginez des "mini vous" de différentes matières et couleurs!

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