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Ils ont tous les défauts ces ingénieurs !

 

D'abord, ils se font rares. Les PME françaises ont en effet les plus grandes difficultés pour recruter ces profils. Dans certains secteurs comme l'informatique, c'est une véritable pénurie qui s'installe. Faute de candidat français, il faut désormais aller les chercher en Espagne ou en Italie (voir interview p. 40). Non seulement, il y a crise de vocation, mais, en plus, les ingénieurs ne veulent plus faire le métier pour lequel l'Education Nationale a mis tant d'énergie et de moyens à les former. Une partie d'entre eux préfère le confort des banques d'affaires ou de l'assurance, aux risques de l'industrie et de ses PME toujours sur le fil. D'autres choisissent l'exil. Les ingrats. Il faut dire que Hong-Kong, Singapour ou Shanghai sont de véritables paradis pour les entrepreneurs selon le classement « Doing Business 2013 » établi par la Banque Mondiale. La France, elle, n'arrive qu'en 34ème position, alors l'industrie…

 

Ensuite, ils ne respectent pas la parité. Comme le chantait le visionnaire Patrick Juvet « Où sont les femmes ? » Représentant 40% des filières scientifiques au lycée, elles ne sont plus que 17% des effectifs d'ingénieurs en France. Et la majorité se dirige vers l'agroalimentaire ou la chimie. Les ingénieures délaissent ainsi totalement l'industrie et même les TIC, malgré les perspectives de carrière qu'offrent celles-ci. En guise d'illustration, sur mes contacts Linkedin appartenant tous au secteur informatique, 18% de femmes seulement, dont la quasi-totalité occupe une fonction marketing/communication ! Gaffe tout de même. Remarquer l'absence des femmes dans l'industrie, c'est presque sous-entendre leur faible affinité avec la technique. Et ça, c'est risquer un stage de sensibilisation au sexisme au même titre que nos joyeux ministres…

 

Et puis, ils sont fourbes. A quand le procès de l'obsolescence programmée ? Ils sont même dangereux ! Nanotechnologies, OGM, thérapie génique, clonage, énergie nucléaire, gaz de schiste… Faut pas les laisser faire n'importe quoi ! Dans certains cénacles, essayez juste d'aborder l'un de ses sujets et vous verrez poindre immédiatement la suspicion chez nombre de vos interlocuteurs. Heureusement, par précaution, notre gouvernance a introduit le principe du même nom. Enfin, les ingénieurs sont étroits d'esprit. L'insulte suprême ? Être cartésien ! Trois siècles après les Lumières, pour briller dans les soirées parisiennes, cacher votre éventuelle inclination pour les sciences ou la technique. Evoquez plutôt votre intérieur Feng Shui, vos connaissances en lithotérapie, votre cave de vins bios-dynamiques.

 

Moi, j'aime surtout les gens pour leurs défauts. Là, je suis gâté…

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