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Réapprendre la confiance

L’industrie, notamment française, est sans doute à un tournant de son histoire.

Sur le plan technologique en premier lieu avec des avancées qui remettent en cause les habitudes de travail, les choix stratégiques des entreprises, et l’ordre établi des acteurs historiques de chaque secteur. Les techniques comme la réalité virtuelle/réalité augmentée (voir notre dossier p.48), l’impression 3D, l’acquisition de données 3D ou encore le BIM ou le cloud arrivent à maturité, ou n’en sont plus très loin. Pour ceux qui envisagent la technologie comme un outil, voire une solution, et non comme une diablerie du complexe militaro-industrialopharmaco- électronico-nucléaire…, la situation est même particulièrement enthousiasmante.

Même bouleversement sur le plan économique, avec un marché du travail en décrochage massif depuis plusieurs décennies, des crises qui se normalisent, et des entrepreneurs plus déboussolés que jamais. Une période où de plus en plus de voix s’élèvent pour remettre en question le modèle de croissance perpétuelle sur lequel nous construisons notre civilisation consumériste. Des initiatives sérieuses sont d’ailleurs mises en oeuvre pour lutter contre la financiarisation de notre économie. Près de 2000 régions du monde notamment au Brésil ou en Allemagne ont en effet relancé l’économie locale grâce à l’utilisation de monnaies régionales exemptes de toute spéculation.

Sur le plan politique, c’est également une période charnière. Après le Brexit anglais, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, les présidentielles françaises sont le meilleur feuilleton à suspens de la décennie. Le mouvement d’alternance qui a porté François Hollande au pouvoir montre que le vaet- vient est souvent synonyme de surplace. De leur côté, les électeurs sont prêts à essayer à peu près n’importe quoi pourvu qu’ils puissent y croire.

Finalement, tout est là justement pour rebattre les cartes du jeu. Rien n’est figé et si l’on se focalise sur l’industrie, l’histoire est parsemée de multinationales disparues en quelques années faute de stratégie adaptée, et de start-up à peine adolescentes dominant déjà leur marché grâce à des choix audacieux.

C’est souvent dans les situations les plus critiques que les qualités d’un organisme se révèlent. Et la France n’en manque pas. Pour cela, elle doit cependant réapprendre une vertu qui précède l’action : la confiance en soi.

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