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APPRENDRE À DANSER SOUS LA PLUIE…

La crise sanitaire que nous vivons a au moins le mérite de remettre l’industrie manufacturière sur le devant de la scène. Regagnerait-elle l’estime des français ? On n’ose l’espérer.

Journalistes et invités des émissions permanentes consacrées au Coronavirus semblent découvrir et regretter la désindustrialisation massive de notre pays. Comment ? Plus de 90 % de la pénicilline et plus de 50 % de l’aspirine consommés en Europe sont fabriqués en Chine ?

Qu’apprends-je ? Les laboratoires français achètent une grande partie des principes actifs des vaccins, des médicaments anticancéreux et même des génériques à ce même pays ? Les tests de dépistage, ne me dites pas que… ? Si. Les masques ? Heu comment dire…

L’histoire des masques de protection est emblématique. Pour l’illustrer, prenons l’exemple de cette entreprise bretonne du groupe Sperian Protection. Il y a un peu plus de deux ans, cette PME était capable de produire 200 millions de masques par an. Rachetée par Honeywell, elle est ensuite lâchée par le gouvernement qui ne renouvelle pas son engagement de commander plusieurs millions de masques chaque année. Etape suivante, la production est délocalisée en Tunisie et la multinationale envoie à la casse les machines du site de Plaintel, alors qu’elle avait bénéficié d’aides à l’installation ! Fin de l’histoire. Aujourd’hui, la plus grande usine de fabrication de masques au monde se trouve à Rizhao, en Chine…

Cela fait plus de trente ans qu’à travers les choix politiques, l’orientation scolaire méprisant le technique, notre consommation privilégiant la quantité à la qualité, nous avons organisé ou laissé faire ces délocalisations systématiques vers les pays low-cost. La mondialisation était la seule voie possible. On passait pour un réac dans une rencontre professionnelle si l’on évoquait les avantages d’un protectionnisme intelligent ne serait-ce que pour conserver notre savoir-faire industriel, et éviter l’importation des produits bas de gamme, ne respectant pas les mêmes normes de qualité, voire potentiellement dangereux.

Et tout d’un coup, on constate naïvement que l’on est totalement dépendant de l’étranger pour des domaines stratégiques !

Un virus nous redonne le choix d’une autre direction. Saisissons cette opportunité pour regagner notre souveraineté, notre liberté abandonnée au fil de l’eau. Redéployons sur le territoire ce qui a fait le génie de l’industrie française. Redécouvrons les capacités d’adaptation de nos entreprises dont nombre d’entre elles n’ont pas attendu l’Etat pour basculer leur production vers les équipements médicaux indispensables à notre système de santé.

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