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Après Big Mamma, le film, Big Data, le problème…

Comme le montre notre dossier sur le calcul numérique haute performance, les besoins en matière de puissance informatique augmentent de façon exponentielle. Tout concourt à cela, et ce n'est pas prêt de s'arrêter. Multiplication des secteurs concernés tant professionnels que grand public. On citera les nanotechnologies, l'industrie, la construction, l'électronique, mais aussi le médical, le cinéma, les jeux vidéos, le multimédia à la demande ou les réseaux sociaux. Multiplication des types de besoins : stockage de données, simulation numérique, traitement de données, traçabilité règlementaire…  Mais aussi émergence de nouvelles applications de la puissance numérique comme le phénomène Big Data. Il s'agit d'utiliser la concentration massive de données fournies par les utilisateurs des réseaux, et de tous types (photos, films, données GPS, RFID, etc.) pour lancer de nouvelles analyses à l'aide de technique de data mining. Ces énormes bases de données permettraient par exemple de déterminer des tendances industrielles, des tendances d'opinion, d'étudier les flux migratoires, d'aborder la génomique, l'épidémiologie ou encore de luter contre la criminalité.

Bref, un cercle vicieux, ou vertueux c'est selon. Plus il y a de demandes et plus les constructeurs développent la puissance de traitement de leurs solutions ; plus il y a de puissance disponible, plus on invente de nouvelles applications…

Les conséquences de ce phénomène sont multiples, nous en citerons deux : la gestion des datas centers et la rupture informatique à laquelle nos sociétés doivent faire face. En effet, les serveurs de données coûtent désormais moins chers que le foncier et les équipements électriques d'alimentation et de refroidissement qui leur sont nécessaires. L'enjeu est de taille. Une étude américaine montre que si rien n'est fait, dans 25 ans, Internet consommera autant d'énergie que l'humanité tout entière en 2008 !

Seconde conséquence, la très grande puissance de calcul ne s'obtient pas par extrapolation des systèmes informatiques existants. Il faut inventer de nouveaux modèles de calcul, de nouveaux processeurs, de nouveaux langages de programmation et même de nouvelles manières d'utiliser les outils disponibles. La simulation multi-échelle et multi-physique dans les domaines de l'ingénierie par exemple est à ce prix. La paralélisation massive ou le cloud computing illustrent ces approches innovantes.

L'industrie du numérique est semble-t-il à une période charnière de rupture technologique. Il faut inventer des systèmes plus puissants, plus souples, tout en étant plus sécurisés et plus écologiques.

Une chance à saisir donc. Espérons que le projet France Numérique 2012 initié il y a trois ans soit à la hauteur des enjeux et des bénéfices potentiels de ces défis.

Christian Gladieux

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