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PSA Peugeot Citroën numérise ses lignes de ferrage

A l’invitation de Dassault Systèmes, PSA Peugeot Citroën a détaillé l’utilisation des solutions de simulation numérique Delmia Robotics pour concevoir et industrialiser toutes ces lignes de ferrage dans un futur proche. L’objectif visé ? L’optimisation des développements produits ET process.

 

 

Numériser tous les process ferrage

Ils ne sont que 35 000 en France contre 150 000 en Allemagne et 65 000 en Italie ! Ils, ce sont les robots implantés dans l’industrie. Un véritable déficit pour nombre d’acteurs dont Dassault Systèmes. Il y a quelques semaines, l’éditeur avait invité PSA Peugeot Citroën à témoigner, sans langue de bois, de sa collaboration dans le domaine de l’usine numérique.

Le constructeur automobile annonçait une nouvelle étape dans l’intégration des solutions de simulation Delmia sur ses lignes Body in White Engineering (BIWE). « L’objectif de ce déploiement est de concevoir et d’industrialiser numériquement tous les process ferrage de toutes nos usines » explique Gautier Sibilia de PSA. La simulation numérique devient un métier support des usines et joue ainsi un rôle déterminant vis-à-vis de la conception produit/process. « Les chalenges sont clairs : aboutir à l’efficience des outils employés, et surtout travailler sur l’optimisation du couple produit ET process. Ceci évidemment en tenant compte des contraintes de notre filière, c’est-à-dire diminuer les coûts, se concentrer sur la valeur ajoutée et, pour Biwe, réduire les plannings de conception/industrialisation, notamment en réutilisant les lignes de production existantes » rajoute Gautier Sibilia.

 

La continuité numérique indispensable

La solution de Dassault Systèmes Delmia Robotics est donc déployée progressivement dans le département Biwe. Le constructeur utilise déjà les solutions de CAO de l’éditeur français et table donc sur la continuité numérique entre produit et process. L’ancienne solution Robcad arrive à obsolescence et doit être remplacée. Enfin, les tests réalisés sur Delmia en 2011 présageaient des gains notables liés à la simplification des échanges de données, à l’unification de la filière numérique de l’avance de phase jusqu’à la PHL, mais aussi à la possibilité de communiquer sur des formats allégés universels et gratuits (3DXML) et d’utiliser des licences de consultation « light ».

A mis parcours, « la rentabilité du projet est confirmé et l’avancement est conforme à notre feuille de route, pour laquelle nous mesurons précisément chaque avancée » souligne Gautier Sibilia. « Les équipes ont confiance dans le logiciel. Son lien avec le PLM Dassault Systèmes se révèle être un accélérateur pour son adoption ».

Yannick Vicente, lui aussi expert PSA, a détaillé l’expérimentation de Delmia V5 sur des projets industriels du constructeur. « Avant Delmia, nous devions convertir les données entre Catia, Robcad, AutoCAD DXF, des bibliothèques de produits, ou encore des feuilles Excel. D’où une perte de temps, parfois de données, et une forte expertise indispensable pour rendre ces outils communicants. Nous souhaitions donc simplifier et automatiser ces échanges, notamment entre Catia et Delmia. »

En 2012, le constructeur a démarré ces tests sur deux lignes de production, puis élargie ceux-ci à plus d’une dizaine d’ilots de production de doublure d’ailes, de portes, de pavillons, etc. « Ces nombreux test nous ont appris que Delmia Robotics est un logiciel multi-métier puissant, mais qu’il faut adapter à celui du ferrage » avoue Yannick Vicente. « Nous avons beaucoup travaillé avec l’éditeur pour corriger une centaine d’anomalies, et adapter le logiciel à traiter de grosses quantités de données. Nous avons également proposé des fonctions pour faciliter la répartition des points de soudure, gérer les symétries, exporter/importer les études, traiter les déplacements de robot sur rail, etc. Il faut également choisir les bons settings pour le ferrage parmi des centaines disponibles… Aujourd’hui, le logiciel est stabilisé et prêt pour le déploiement. Il est adapté au ferrage et, après quels points à affiner, aux activités de peinture ou de stamping ».

 

Etendre la démarche aux sous-traitants

Mais PSA Peugeot Citroën ne s’est pas arrêté à un déploiement purement interne de la simulation robotique. Il a démarré les premiers échanges avec ses sous-traitants comme APSN, Segula, ou Altran. Et « ça fonctionne, les échanges sont fluides. En PHL, les retours sont également positifs. Les roboticiens chez nos partenaires Firac, Tenwhil ou en interne Biwe prennent facilement en main le logiciel. Et nous travaillons avec nos fournisseurs de pinces de soudages comme Aro pour récupérer directement leur bibliothèque géométrique numérisée » conclut Yannick Vicente.

 

Le déploiement de Delmia Robotics chez PSA

Ce déploiement s’effectue par paliers : 12 licences en 2015, 14 en 2016, puis 21 licences d’ici 2020. Progressivement Robcad sera abandonné. La solution Delmia sera installée en V5 jusqu’en 2016, année où le constructeur basculera en V6, y compris pour le PLM. En 2018, deux projets seront réalisés totalement en « full V6 ».

« Cette adoption logicielle devrait également profiter aux sous-traitants. Ils seront plus performants, pourront avantageusement gérer le setting et l’arbre des configurations produits, et utiliser un logiciel adapté à leur métier. Pour faciliter leur propre montée en charge, un partenariat é été noué avec Keonys pour assurer la formation et le support opérationnel » souligne un représentant de Keonys. Par ailleurs, les sous-traitants accéderont à des packages de logiciels étudiés en terme de prix et de fonctionnalités à leurs besoins particuliers.

A moyen terme, les bureaux d’études partenaires, qu’il s’agisse de mécanique ou de robotique, devraient gagner en fluidité à la fois entre métiers et lors des échanges de fichiers. C’est également l’opportunité d’optimiser la filière avec la création de passerelles entre ces métiers.

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