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BIOMIMÉTISME ET AVIATION

Airbus s’inspire des réussites de la nature. Le constructeur aéronautique envisage de faire voler ses avions de lignes en groupe, à l’instar des oiseaux migrateurs. Une démarche qui permettrait d’économiser du carburant, et donc de rejeter moins de gaz à effet de serre.

Le biomimétisme à la mode. Cette démarche qui consiste à copier les techniques les plus efficaces de Dame Nature s’inscrit pleinement dans le courant de pensée mainstream de notre époque : retour à la nature. De plus en plus de secteurs industriels s’y mettent. Dernier en date Airbus avec d’une part son concept Bird Of Prey, et d’autre part son projet Fello’Fly.

Le premier relève davantage d’une projection futuriste libre que d’une véritable prospective technologique. Le Bird Of Prey adopte des plumes métalliques au bout des ailes et à l’extrémité de sa dérive horizontale, semblables aux rémiges d’un rapace. La dérive verticale est supprimée, la fibre de carbone remplace le métal, la propulsion est hybride. L’industriel européen a imaginé cet appareil avec deux préoccupations : réduire la consommation énergétique de l’aviation et innover en s’inspirant de la nature. Une manière élégante aussi de fêter ses 50 ans et d’inciter les jeunes ingénieurs à s’orienter vers le secteur aéronautique avec une image plus en phase avec notre époque verdissante.

Le second projet est nettement plus réaliste. Airbus s’est inspiré du vol en groupe des oiseaux migrateurs. Pour économiser leurs efforts, ceux-ci adoptent une formation favorisant l’aspiration aérodynamique. Comme on peut le faire en voiture ou à vélo, en se collant dans la roue du premier, on fait moins d’effort pour atteindre la même vitesse. Dans le cas d’Airbus, il s’agit de faire voler deux appareils de ligne semblables l’un derrière l’autre, séparés de trois kilomètres. L’avionneur indique que l’économie de carburant pourrait atteindre entre 5 et 10 %. Et ce chiffre n’a rien d’anodin. Une tonne de kérozène en moins équivaut à trois tonnes de CO2 en moins !

Un essai réel doit avoir lieu au premier semestre 2020. L’objectif est de valider les techniques de pilotage automatique assurant la synchronisation des trajectoires et la sécurité en vol. Enfin, au premier semestre 2021, une véritable démonstration en vol avec des passagers et un avion suiveur sur un vol long-courrier sera organisée pour valider le projet. « Fello’Fly est encore au stade du démonstrateur, il nous reste à travailler sur ses aspects techniques et commerciaux. On ne peut pas garantir à ce stade que ça soit 100 % faisable, mais on y croit ! » , s’enthousiasme Sandra Bour Schaeffer, directrice de l’activité Démonstrateurs chez Airbus.

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